Le dernier des communistes

BONNEFOI Stéphane

Son grand-pĂšre, Maurice-le-rouge, syndicaliste, son pĂšre, Claude, reprĂ©sentant local du Parti communiste. L’Ardoise, une commune du Gard, aux temps de la sidĂ©rurgie triomphante. Le narrateur se souvient de son enfance et raconte comment, dans ce creuset du militantisme, il a, lui, choisi une voie tellement autre


Autobiographique, ce rĂ©cit plonge le lecteur dans le microcosme de L’Ardoise, dominĂ© par « la cathĂ©drale » qui abrite le rĂ©acteur de la fonte au chrome. Sans doute par pudeur, il n’y est pas question de ce que fait l’usine aux corps, question abordĂ©e ailleurs. Si la nostalgie de l’enfant n’en est pas entachĂ©e, c’est que sans doute aussi, Ă  10 ans, il n’en a pas conscience. En revanche, le foisonnement militant qui anime et oppose parfois hommes et femmes dans sa famille, l’enthousiasme de ces « luttes ouvriĂšres » sur le terrain, leur sincĂ©ritĂ©, leur naĂŻvetĂ© aussi parfois nourrissent le tableau pittoresque d’un monde qui n’est plus, une page d’histoire du cĂŽtĂ© des vies quotidiennes Ă©mouvante et drĂŽle. Car l’humour est la marque de l’écriture de StĂ©phane Bonnefoi, lui qui, au grand dam de son pĂšre, a prĂ©fĂ©rĂ© les Beaux-Arts à l’usine, raconte les menus faits de la vie de famille et les met en scĂšne avec une verve irrĂ©sistible. En 2024, un texte savoureux qui dĂ©paysera plus d’un lecteur tant ce XXe siĂšcle nous semble loin aujourd’hui. (C.B et J.G)    Â