Les villages de Dieu

Célia vit à Haïti dans une cité de Port-au-Prince. Élevée par sa grand-mère qui vient de mourir, elle se retrouve seule, avec son oncle Freddy, une loque alcoolique. Dans une société minée par des gangs qui font la loi et dont il faut respecter les codes, la jeune fille essaie de s’en sortir vaille que vaille. Elle s’adonne à la prostitution tout en exerçant  un job d’influenceuse, car comme toute adolescente, elle est une grande utilisatrice de réseaux sociaux. 

Dans cet univers où règne la misère, les cités ont des noms bibliques : Puissance divine, Bethléem… Mais Dieu est bien loin. Peu d’espoir, pas d’avenir, certains s’en sortent en s’exilant aux États-Unis mais d’autres en reviennent détruits comme l’oncle de Célia. La mort est au coin de la rue, où on enjambe les cadavres. L’autrice décrit une société exsangue et ravagée en adoptant le point de vue des plus pauvres : c’est tout l’intérêt de ce livre. D’une écriture sobre, elle fait exister autour de Célia une multitude de personnages tous plus perdus les uns que les autres mais attachants. Un témoignage poignant sur Haïti ! (F.E et M-T.D)