Le couteau-chien

CIMARRON Joël

Selon une lĂ©gende antillaise, possĂ©der le couteau-chien du Diable permet de destituer l’empereur du Mal pour rĂ©gner Ă  sa place, comme le fit jadis Lioram, fils du volcan. Trois jeunes amis, Zuel, Zouti et Robin, dont le premier a reçu un couteau d’argent, rĂȘvent de s’engager sur ses traces dangereuses ( le couteau-chien possĂšde des pouvoirs malĂ©fiques). Ils pĂ©nĂštrent dans un monde onirique oĂč ils sont tour Ă  tour aidĂ©s ou combattus par des ĂȘtres mi-humains mi-animaux qui eux-mĂȘmes s’affrontent: Les suppĂŽts du Diable (coqs et grenouilles) et les Marrons farouches (mĂątinĂ©s d’antilopes et de loups)  .

L’histoire ne manque ni d’imagination ni de ressort dramatique, elle reprĂ©sente une tentative originale d’un jeune auteur d’origine antillaise Ă  la recherche de ses racines. DerriĂšre une multitude de symboles, il retrouve les souvenirs de la colonisation, les tentatives d’autonomie (les “marrons” sont dans le vocabulaire populaire les esclaves qui se sont enfuis)
 Ne s’appelle –t-il pas Cimarron ? MalgrĂ© les maladresses et un certain manque de clartĂ© dans le rĂ©cit, malgrĂ© un graphisme Ă  trois dominantes : rouge, bleu et brun,  et des dialogues qui mĂȘlent parler familier et lĂ©gendes, ce roman graphique offre un premier opus dĂ©bordant de crĂ©ativitĂ© et de fraicheur.