Le cordonnier de la rue triste

Elle n’a pas de nom, juste un qualificatif, « triste », cette ruelle parisienne étroite, pavée, aux immeubles étroits. En ce début des années quarante, outre les difficultés liées à l’Occupation allemande, la vie y est compliquée : aléas divers, pénurie, surveillance policière, antisémitisme. Marc, le cordonnier infirme, soeur Évangeline, religieuse soignante, Paul, laid, ignare, bricoleur génial, Madame Gustave, bistrotière obligeante, Mimi, la petite juive blonde, Rosa la Rose, prostituée au grand coeur…, tout le monde fait preuve de courage, d’ingéniosité, d’humanité.

L’ensemble ruisselle de bons sentiments. Cette fiction, de lecture aisée, évoque avec tendresse un monde où les gens vivaient simplement, sans appétit de gloire, avec le souci de leur entourage en difficulté ; une époque austère décrite avec la justesse remarquée dans Les Trompettes guerrières (NB mars 2007). Robert Sabatier confie : « Si vous qui me lisez, ressentez le bonheur et la mélancolie, l’émotion et l’amour qui m’ont envahi, nous sommes les mêmes ».