Je, François Villon.

TEULÉ Jean

Noirceur et déchéance sont les sujets de prédilection de Jean Teulé. Pour Ô Verlaine (NB avril 2004), c’est « la dernière année du poète, toute de violence et de débauche » qu’il avait choisie. Avec Villon, qu’il institue narrateur de sa propre vie, il détient le héros maudit idéal : querelleur, voleur, buveur, fornicateur, tueur, perpétuel gibier de potence ; génial compositeur de ballades et rondeaux, néanmoins. S’inspirant d’auteurs mentionnés en fin d’ouvrage, il invente le tumultueux destin de l’orphelin François Villon, du nom du chapelain qui le recueillit et l’éduqua. Rixes, escroqueries, meurtres même, sont son ordinaire, comme celui de ses amis “les coquillards”. Son terrain d’action jouxte la rue Saint-Jacques quand il n’est pas banni ou emprisonné…  Rythmée par plusieurs de ses poésies, bienfaisantes respirations parmi trop de descriptions crues et cruelles (les tortures des geôles de l’évêque d’Orléans sont particulièrement insoutenables), cette biographie apocryphe reconstitue d’une façon spectaculaire le Paris agité du XVe siècle.