Le Conservatoire de l’amour

Dans un pays indéfini, deux soeurs, Gretel et Gretchen, joueuses de flûte à bec, rêvent d’aller étudier au conservatoire comme leur frère Hansel. Papa, pater familias autoritaire mais aimant, s’y oppose et maman, créature rêveuse, embrumée de médicaments et de vin, ne les aide guère. Alors elles fuguent, font d’étonnantes rencontres sur le chemin. Elles se retrouvent dans une morgue partiellement désaffectée dont le gardien est chargé de leur faire passer les examens d’entrée dudit conservatoire…  Étranges épreuves d’initiation, étranges situations, étranges personnages. Rien n’est classique dans ce roman onirique, burlesque, frôlant souvent le fantastique, servi par un style original, décontracté, fait de longues phrases avec de fréquentes incises. Rose-Marie Pagnard construit un monde aux limites du réel, semblable à celui de Dans la forêt, la mort s’amuse (NB février 1999). La passion amoureuse, filiale, fraternelle ou autre, et la passion de la musique s’y heurtent ou s’enlacent. On se laisserait volontiers entraîner par l’inventivité créatrice du roman qui, malheureusement, pâtit de certaines longueurs.