Le chiffre des soeurs

PIAZZA Antoine

Le narrateur raconte l’histoire de sa famille depuis la naissance de son arrière grand-père, en 1906, jusqu’à la mort d’une de ses tantes, en 1999. Industriels de la laine dans une bourgade méridionale au climat rude, ces bourgeois s’enrichissent avant de péricliter, comme la ville, à partir des années quatre-vingt. Son père a trois frères et quatre soeurs dont les deux aînées, Annabelle et Armelle se marient ; la première reste au pays, la seconde donne à Paris des leçons de piano. Alice, infirmière militaire, et Angèle, religieuse, ont des parcours sinueux. Les hommes, maris, frères, neveux, cousins supportent plus ou moins ces femmes à la vitalité exceptionnelle.

 

Antoine Piazza (Un Voyage au Japon, NB mars 2010), tout en narrant l’histoire de sa famille, peint la petite ville de Maillac avec son climat exécrable, la puanteur de ses industries de la laine et du cuir, ses industriels qui, à quelques exceptions près, manquent une reconversion indispensable. En brouillant la chronologie, il s’immerge dans les querelles familiales, les histoires de jalousie et d’héritage, la vie étriquée des notables. Le récit dense se déroule en longues phrases complexes qui suivent les méandres et les contradictions des personnages.