Le sommeil de Grâce

À la suite d’un accident de voiture, Grâce, appartenant à une fratrie de six enfants, est plongée dans un coma profond. Pour entourer son mari et l’aider à prendre une décision, trois de ses frères et soeurs se retrouvent dans leur maison de famille près de la mer du Nord en plein hiver. Marina, l’aînée,vit seule et peine à comprendre sa fille mutique et visionnaire. Alexia, rentrée d’une mission humanitaire, renoue une relation conflictuelle avec son amant. Jivan, leur frère adoptif, d’origine indienne, les rejoint avec son étrange compagne russe et sa petite fille. François Emmanuel, psychothérapeute belge, brosse avec finesse les portraits de ses personnages et l’ambiance de cette famille disloquée qui se ressoude à l’approche de la mort de l’un d’eux. Dans la même maison que celle décrite dans un précédent roman (Regarde la vague, NB octobre 2007), les protagonistes, avec quelques années de plus, sont campés dans leur mal de vivre, certains ayant disparu de manière inexpliquée. Au fil des pages la sensibilité à fleur de peau des personnages, les souffrances, les non-dits subtilement évoqués dans une écriture retenue attirent l’empathie. Mais la construction hachée rend l’ouvrage un peu difficile à suivre. (E.Ca. et M.S.-A.)