Le bois des ombres

DRIBBUSCH Barbara

Hambourg 2014. Anne, journaliste, rejoint Innsbruck oĂč sa grand-mĂšre Charlotte, perdue de vue depuis plus de dix ans, vient de dĂ©cĂ©der. Dans la demeure de la dĂ©funte, elle dĂ©couvre treize cahiers, une sorte de journal intime rĂ©digĂ© en 1943 au moment oĂč, fort affectĂ©e par le dĂ©cĂšs de son jumeau Ă  Stalingrad, l’aĂŻeule avait Ă©tĂ© placĂ©e par sa famille dans une institution, sanatorium et hĂŽpital psychiatrique, « le bois des ombres ».  Dans ce premier roman, l’auteur, journaliste, spĂ©cialiste de la psychiatrie allemande dans les annĂ©es vingt, dĂ©crypte le fonctionnement d’une institution en marge du systĂšme nazi. Par des chapitres alternĂ©s les liaisons inter-gĂ©nĂ©rationnelles sont Ă©tablies et l’intĂ©rĂȘt du lecteur soutenu jusqu’au dĂ©nouement. Elle sait alimenter l’empathie pour le personnage de Charlotte et faire progresser son implication dans l’intrigue quand « le bois des ombres » devient un camp retranchĂ© face Ă  l’Institut Göring de Berlin. Les personnages secondaires, un peu trop nombreux, prennent seulement pour certains, de l’Ă©paisseur Ă  la fin. Le quotidien, trop dĂ©crit par le menu, alourdit le rĂ©cit. Le thĂšme de la quĂȘte d’identitĂ© n’est pas nouveau, abordĂ© ici Ă  partir d’Ă©lĂ©ments historiques comme pour purger le passĂ©. (J.D. et B.T.)