Le bleu est une couleur chaude

MAROH Julie

ClĂ©mentine est une lycĂ©enne en quĂȘte d’amitiĂ©. En se rendant Ă  son premier rendez-vous avec un garçon, elle croise une fille aux cheveux bleus, Emma, et se rend compte petit Ă  petit qu’elle est amoureuse. Cette attirance – qu’elle dĂ©couvre Ă  l’occasion d’un rĂȘve Ă©rotique – la laisse d’abord stupĂ©faite, et perdue. Elle ne peut affronter le regard des autres sans ressentir une honte profonde, une terrible difficultĂ© Ă  s’accepter. Pourtant elle ira jusqu’au bout d’elle-mĂȘme.

Julie Maroh raconte sans fard l’histoire de cette passion amoureuse fĂ©minine de plusieurs annĂ©es qui finit de façon tragique. Le dialogue sonne juste, le texte en rĂ©citatif provient du journal intime. La couleur est rĂ©servĂ©e au prĂ©sent, le passĂ© Ă©tant traitĂ© en camaĂŻeu de gris, soulignĂ© de rares taches de bleu (Ă  l’ñme !). Le trait, dessin des visages comme celui des attitudes, rend les plus subtiles notations psychologiques : peines, impatiences, incertitudes, angoisses, bonheurs fugitifs ; les scĂšnes de sexe sont croquĂ©es avec prĂ©cision mais sans complaisance. Seul malaise : les deux hĂ©roĂŻnes, la fille et la femme, six ans d’écart environ, ont toutes deux des physiques et des visages de jeunes pubĂšres. Une BD intimiste et sincĂšre. Â