L’assassinat d’Hicabi Bey : Alper Kamu, cinq ans, détective

CANIGÜZ Alper

Alper Kamu a lu Nietzche. Cynique et désabusé, il hait l’école et étudie l’espèce humaine. Il a cinq ans… Dans son quartier populaire d’Istanbul, il n’en joue pas moins les durs, affronte avec les copains les bandes avoisinantes et aime ses parents, fonctionnaires modestes. Témoin d’un meurtre dans un immeuble proche – un ancien policier y a été égorgé – il prend en main l’enquête. De souterrains secrets en vol de photos pornographiques, de cavales folles en réflexions intenses (et obscures) avec le double habitant son cerveau, pourra-t-il démasquer le coupable et sauver son père des sanctions administratives et policières qui le menacent injustement ? Un enfant prodige de cinq ans qui devient détective ? Original, sinon vraisemblable. Mais Alper Canigüz, dans ce second roman, exploite son idée neuve avec un bonheur inégal. Il amuse et dépayse quand d’une plume désinvolte il évoque avec humour les conciliabules des gamins, les préoccupations des parents, la vie quotidienne des uns et des autres. Il réussit moins bien dans le registre humoristico-philosophique et peine visiblement à rassembler les fils de son intrigue délirante. La carrière d’Alper Kamu, si elle se poursuit, devrait gagner en rigueur.