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Ă Beyrouth, aprĂšs la guerre, elle joue tous les soirs dans un drĂŽle de théùtre : avant de monter sur les planches, elle doit laisser son ombre au vestiaire et le metteur en scĂšne est sans visage. Le texte est inexistant, câest elle qui doit le crĂ©er, seule face Ă une armoire qui enferme des ombres. Elle les sort au grĂ© de sa fantaisie, leur redonne couleur et vie.
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Hayam Yared, jeune Libanaise qui a publiĂ© deux recueils de poĂ©sie, a du style, sait jouer avec les mots, manier symboles et images avec grĂące. Dans ce premier roman qui rĂ©vĂšle ses idĂ©es sur la condition fĂ©minine, sur la souffrance dâune mutation entre passĂ© contraignant et avenir incertain, elle donne flou et mystĂšre Ă des histoires de famille qui sâentrecroisent au grĂ© des ombres et du monologue : une seule personne a plusieurs identitĂ©s, lâamour perdu a plusieurs noms, la narratrice est multiple. Original et dĂ©routant.
