L’angoisse de la première phrase.

QUIRINY Bernard

L’absurde tient une place importante dans ce recueil qui emprunte son titre à la première nouvelle. L’angoisse de la première phrase bloque longuement un écrivain cherchant un début au livre admirable qu’il veut écrire. Rendre des services gratuits à un étranger qui s’y oppose débouchera sur la mort de « l’intrus » et sur le désespoir du bénéficiaire-meurtrier, pourtant débarrassé de celui qui l’exaspérait. Lequel est le plus incohérent ? D’autres nouvelles relatent des rencontres cocasses, des comportements individuels ou collectifs illogiques, des phénomènes paranormaux. Des jeux intellectuels très sophistiqués sont suivis d’une interminable histoire d’ivrogne avec quelques détours par la science-fiction, etc.

 

Les amateurs d’étrangeté apprécieront cette variété et ce délire imaginatif. Les autres lecteurs, plus perplexes mais sensibles à l’écriture élégante et alerte, s’interrogeront peut-être sur leur illogisme personnel. Premier ouvrage d’un auteur qui écrit dans « Chronic’Art et Epok ».