La voix de Cabo

BALDISSERRI Catherine

Teresa quitte ses parents Ă  Montevideo pour Ă©pouser le tĂ©lĂ©graphiste d’un phare, situĂ© sur la cĂŽte sauvage oĂč l’on chasse les loups de mer. Elle y crĂ©e une Ă©cole. Un jeune chasseur analphabĂšte qui suit ses cours lui promet de continuer ses Ă©tudes dans la capitale. Mais un double drame fait basculer le destin de Teresa : elle reprend la brasserie familiale alors que son colosse d’élĂšve s’engage chez les Tupamaros
   Ce premier roman dĂ©marre sur les chapeaux de roue. Une plume enlevĂ©e et efficace plonge dans l’atmosphĂšre prenante du grand large oĂč nature et sentiments se marient dans une forte osmose. Au caractĂšre bien trempĂ© de l’hĂ©roĂŻne – Ă©pouse amoureuse, mĂšre aimante, professeure accomplie – rĂ©pond l’absolu d’un lieu battu par les tempĂȘtes oĂč se dĂ©roulent des scĂšnes de chasse dures et cruelles. La suite du rĂ©cit, construite sur un mode binaire – chapitres alternĂ©s des histoires parallĂšles des deux personnages principaux – est plus convenue, comme l’est aussi l’illustration des mouvements rĂ©volutionnaires uruguayens des annĂ©es 70. On s’attache cependant Ă  la belle figure de Teresa, Ă  sa dĂ©termination, Ă  sa passion de l’enseignement et, le livre refermĂ©, les rafales de vent rĂ©sonnent encore en Ă©chos vrombissants. (L.K. et A.-M.D.)