La vie sauvage

GUNZIG Thomas

Charles a grandi quelque part dans la jungle africaine aprĂšs l’accident d’avion dont il fut, bĂ©bĂ©, le seul survivant. À seize ans, il est miraculeusement retrouvĂ© par sa famille. Le voici dans la grisaille hivernale d’une ville moyenne d’Europe du nord, dans un univers dont il ignore tous les codes, censĂ© s’acclimater Ă  ce meilleur des mondes. Or, dans sa vie d’avant, il y a Septembre qu’il aime d’un amour profond
.  Par bribes alternĂ©es avec le rĂ©cit de sa nouvelle existence, le narrateur reconstitue ses premiĂšres annĂ©es de vie sauvage, au sein d’un groupe d’autochtones : dans l’impunitĂ© de la forĂȘt, la brutalitĂ© des hommes fait loi, en Ă©cho aux drames humains de l’Afrique contemporaine. La fable se poursuit en terre blanche : la noirceur des hommes, on s’y attendait, n’a rien Ă  envier Ă  celle de l’Afrique. Plus sournoise, plus policĂ©e, elle « justifie » les comportements cyniques de l’adolescent prĂȘt Ă  tout pour rejoindre Septembre. La puissance narrative du texte, l’humour dĂ©capant de certaines scĂšnes, emporteraient l’adhĂ©sion. Mais les invraisemblances de l’intrigue ne sont pas du registre de la fable dont le contenu est, somme toute, bien convenu.  (C.B. et C.G.)