La tanière

MANEA Norman

À vingt ans d’intervalle, le professeur Augustin Gora et Peter Gaspar fuient le régime totalitaire de la Roumanie pour les États-Unis. Le premier, que sa femme a refusé de suivre en exil, écrit des nécrologies et vit seul, hanté par le passé, entouré de livres. Le second « recherche l’irresponsabilité » et vit tranquille, jusqu’au jour où il reçoit une lettre de menaces. La recherche de son auteur conduit la police à interroger les deux hommes sur leur passé. Un passé ténébreux et labyrinthique où se mêlent des personnalités disparues, l’extrémisme politique, la mystique juive, l’écrivain argentin Borgès…

 

Toujours habité par l’histoire de la Roumanie, Norman Manea (Les clowns : le dictateur et l’artiste, NB janvier 2010) a une manière bien personnelle de tourner autour de l’intrigue en la creusant. Saccadée, morcelée, l’écriture mêle dialogues et narration, cauchemars et réalité, passé et présent, dans une succession de phrases absconses. Le lecteur – qui n’a pas l’âme d’un enquêteur – cherche le mot qui, à la manière d’un indice, lui permettra de donner sens à cette intrigue complexe qui lui échappe trop souvent.