La Salle

BAQUÉ JoĂ«l

Parti de peu, il est devenu un trader hors norme Ă  la banque KBK oĂč il contrĂŽle dans La Salle le marchĂ© des devises. Son flair le pousse Ă  des prouesses dĂ©passant les limites de spĂ©culation autorisĂ©es, jonglant avec les cours, la monnaie japonaise notamment. ParallĂšlement, le premier ministre nippon est surpris par les paparazzis dans une posture graveleuse. Les photographies publiĂ©es font s’effondrer le yen et ruinent le broker qui mĂ©ditera en prison sur les moyens de se refaire Ă  sa libĂ©ration. MalgrĂ© le choix de l’effet stylistique d’une interpellation Ă  la deuxiĂšme personne adressĂ© au trader, la plume de JoĂ«l BaquĂ©, alerte, fertile en mĂ©taphores ingĂ©nieuses et en anglicismes professionnels, entraĂźne avec bonheur au coeur du MarchĂ©. FondĂ© sur le prĂ©cĂ©dent cĂ©lĂšbre de JĂ©rĂŽme Kerviel, ce roman est une Ă©tude dĂ©taillĂ©e des mĂ©canismes boursiers, de leurs dĂ©bordements potentiels et une analyse psychologique fine du courtier addict, monomaniaque jusqu’à l’obsession voire l’hallucination, ainsi que celle de ses collaborateurs et de sa hiĂ©rarchie. Le supplĂ©ment apportĂ© par les scĂšnes grivoises Ă  la peinture du consumĂ©risme moderne reste discutable. Mais l’ajout d’élĂ©ments fictionnels Ă  des faits rĂ©els donne une vĂ©ritable intensitĂ© Ă  cette plongĂ©e dans l’univers de sa MajestĂ© « le Fric». (M.Ba. et C.R.P.)