La rivière

HELLER Peter

Wynn et Jack, amis proches, remontent en canoë la rivière Maskwa, dans le Grand Nord canadien. Étudiants à l’université de Dartmouth, ils ont de nombreux points communs : vif intérêt pour la nature, la vie en extérieur, le camping, la pêche et la littérature. Bien équipés, ils savourent ces moments de symbiose avec leur environnement, la grande forêt, les tapis de myrtilles, les animaux sauvages. Soudain Jack aperçoit au loin un immense incendie qui risque de les rattraper. Une sourde angoisse plane. Et faut-il revenir en arrière prévenir du désastre imminent ce couple de campeurs aperçu sur la berge, qui se disputait violemment ?

Le roman débute tout en poésie, avec la découverte d’une nature belle et de deux personnages attachants, l’un très fort, l’autre qui croit en la bonté. Mais quand la menace du feu s’intensifie, un mauvais présage les envahit. On est avec eux, prisonnier de leurs sensations et de leur fuite épique dans un environnement devenu hostile, la forêt, dense, noire, sans horizon, le brouillard épais. Le suspense intense enfle comme un chant funèbre. Peter Heller (Céline, Les Notes février 2019) décrit une nature âpre et sauvage dans une narration magnifique où, malgré le désir de connaître la fin, il est impossible aux lecteurs, emportés par la beauté du texte, de sauter une page. Faites-vous plaisir, lisez ce livre lumineux ! (A.M. et Maje)