La philosophie en hiver

Amsterdam, le 21 février 1995 : un érudit compose un index lexicographique de Spinoza. Un autre 21 février, mais en 1677, est mort ce philosophe dont le fils du voisin raconte les amours. Le 22, en février 1995 : l’érudit est accusé de meurtre. Le 4 novembre 1677, la maîtresse de Spinoza, enceinte et sans ressources, pleure devant les livres de son amant vendus à l’encan. La jeune femme s’enfuit, elle meurt en Espagne lors de l’accouchement.

Cette oeuvre de jeunesse aux propos raffinés, remplis d’ allusions à l’histoire, à la philosophie, dont la structure alternée, curieuse, devient presque architecturale, préfigure Le Correcteur (NB mai 2011). On tente de comprendre le lien entre les épisodes, mais finalement, la mort emporte tout. La première page donne le ton, l’atmosphère est plutôt pesante et la saison pénible et froide : voilà un livre morose où seuls les personnages secondaires sont attirants, où les principaux acteurs ne sont peut- être que le reflet d’un certain mal de vivre.