La peau de l’ours

ZIDROU, ORIOL

Sur l’üle de Lipari, un jeune homme, Amadeo, se rend chaque jour chez un vieillard, don Palermo, aveugle, pour lui lire son horoscope. Don Palermo lui raconte sa vie de montreur d’ours, sa rencontre avec un mafieux notoire ,don Pomodoro, vĂ©ritable boucher, et comment il est entrĂ© Ă  son service. Au fil des souvenirs Ă©merge sa liaison avec Mietta, petite-fille de don Pomodoro, qui reste le grand amour de sa vie, et dont il attend un signe. Cette romance apporte un peu de fraĂźcheur et de romantisme Ă  un rĂ©cit placĂ© sous le signe du crime, de la lĂąchetĂ© et de la trahison.

L’intrigue, plutĂŽt artificielle, soutenue par un bon dialogue, est caractĂ©risĂ©e par son misĂ©rabilisme sordide. La BD est sauvĂ©e par l’incontestable talent de peintre d’Oriol. MalgrĂ© une schĂ©matisation discutable des visages –une galerie de pantins aux longs nez et de masques qui semblent taillĂ©s dans le bois – il sĂ©duit par les cadrages inventifs et un magnifique talent de paysagiste et de coloriste. Son registre Ă©tendu – depuis le gros plan jusqu’au panoramique – est servi par une palette variĂ©e, capable de transfigurer l’objet ou le cadre le plus banal et rĂ©vĂšle un vĂ©ritable artiste.