La Nuit d’ivoire

Olelaïga, jeune morane Masaï, rêve la nuit d’un vieux pachyderme, celui-là même aperçu sur les flancs du Kilimandjaro, qui lui demande de le suivre jusqu’au cratère du Ngorongoro. Joshua, « jeune délinquant reconverti dans le braconnage », après avoir assisté au lynchage de son jeune frère, fuit Nairobi pour aller à la chasse aux défenses d’ivoire dans le parc du Serengeti en plein pays Masaï. Dans une sorte de voyage initiatique, les deux jeunes gens vont errer parmi les grands volcans, les forêts, sur des territoires où Masaï et éléphants vivent en parfaite intelligence.

François Devenne (La Traversée des contes, NB juin 2006) exprime à nouveau son amour pour la région des Grands Lacs et sa connaissance profonde de ces terres et des hommes qui les occupent. Sa langue pleine de poésie raconte l’odeur des longs lichens qui pendent des branches, le frémissement des arbres et de la brousse. Son récit, au rythme parfois un peu lent, est un hymne à cette région au pied du Kilimandjaro où hommes et animaux se protègent et se respectent, une ode à une Afrique en train de disparaître sous l’envahissement progressif du tourisme.