La nuit des trente

METZGER Éric

Aujourd’hui, Boris a trente ans. Comment marquer cette Ă©tape ? Va pour un pot avec les collĂšgues, va pour une vodka, puis deux puis trois, histoire d’oublier qu’il aurait pu
 qu’il aurait dû  mais qu’il n’a pas abordĂ© l’étudiante blonde, lumineuse et studieuse d’il y a dix ans, lui le jeune homme timorĂ©. Elle est devenue son « fantĂŽme ». DĂ©sir nouĂ©, regrets, fantasmes. Le temps a sacralisĂ© cet amour de jeunesse. Boris ne peut (ou ne veut ?) pas le remplacer
 Ce court roman d’un journaliste branchĂ© n’a rien de bien sĂ©rieux et peut mĂȘme parfois agacer. Qu’elles semblent tristes et absurdes la soirĂ©e et la nuit copieusement arrosĂ©es de ce trentenaire dans un Paris sillonnĂ© en scooter ! L’auteur s’amuse, manie la dĂ©rision, fait quelques bons mots, ne craint pas les rapprochements hasardeux et outranciers, un peu comme un adolescent cherchant Ă  bousculer les codes. IrrĂ©solu, immature, neurasthĂ©nique et d’un romantisme dĂ©passĂ©, le dĂ©jĂ  vieux ou l’encore jeune hĂ©ros, c’est selon, rend presque crĂ©dible sa dĂ©rive nocturne. Ce ne sont certes pas « les trente glorieuses », mais la chute finale ne manque pas de piquant.