La Nuit de l’usine

SACHERI Eduardo

En 2001-2002, l’Argentine est frappĂ©e par une crise Ă©conomique sĂ©vĂšre. Dans une citĂ© proche de Buenos Aires, les Ă©conomies des Ă©pargnants sont bloquĂ©es, annihilant les projets de rachat et de rĂ©-exploitation d’une usine dĂ©saffectĂ©e par une association de huit prolĂ©taires spoliĂ©s. La dĂ©couverte d’une escroquerie menĂ©e conjointement par la banque et un riche homme d’affaires les conduit Ă  monter un projet de cambriolage pour rĂ©cupĂ©rer leur pĂ©cule.   Le sujet de ce roman picaresque, trĂšs visuel, appelle un scĂ©nario cinĂ©matographique ou une bande dessinĂ©e. Les protagonistes, conduits par leur chef de bande, un ancien footballeur rĂ©putĂ©, rivalisent d’imagination et de courage pour nous offrir un bouquet d’aventures dĂ©jantĂ©es, burlesques, aux rebondissements parfois prĂ©visibles, et souvent lassants. D’incessants dialogues dessinent les caractĂšres, le passĂ© et les aspirations de ces justiciers pittoresques et audacieux, dont la gĂ©nĂ©reuse amitiĂ© s’active sur fond de dĂ©tresse sociale et de situation politique Ă  haut risque. Dans ce roman un peu trop long, au rĂ©alisme sociologique revendiquĂ©, l’auteur de Le Bonheur, c’était ça (NB mars 2017) tĂ©moigne d’une pĂ©riode tragique de son pays et raconte la revanche des perdants. (A.C. et M.S.-A.)