La mort à lunettes

GOFFAUX, REDJ

USA, East Harlem, New York. Novembre 2005. Malcolm “Malek” Brown est noir, pauvre et musulman. Sorti de prison il vit dans une Amérique hostile à l’Islam et en quête de héros. Alexander Birkje a connu la Shoah, il est vieux et passionné d’échecs. Ils ne pouvaient se rencontrer que dans une chapelle de Harlem, où le premier fait le ménage et le second vient écouter du gospel. Ils se lancent dans un road trip à la recherche de la gloire ou de la mort.

Initialement conçue comme une suite de l’exceptionnel « Sur la Route de Selma », du même Philippe Tome et de Philippe Berthet, cette Mort à lunettes a finalement pris le chemin d’une œuvre indépendante. L’excellent scénario, tiré au cordeau, laisse pourtant au lecteur face à ses questions et ses choix d’interprétation à quelques embranchements du récit. Le dessin et la couleur, du sépia au noir, où éclatent çà et là des éclairs rouge sang, sont également remarquables, et bien mis en valeur par un superbe cahier graphique  Un vrai coup de maître, un grand polar.