La mémoire des Kawer

CAVERT Hubert

En 1866, la famille Faltitschek, juive, vit paisiblement à Boskowitz en Moravie en respectant l’empereur de Vienne, dont les troupes viennent de se faire battre à Sadowa par les Prussiens. Le patriarche Joseph voit avec tristesse la famille se disloquer pour rejoindre Vienne où naîtra son arrière-petit-fils Herbert en 1928. En 1938, après l’Anschluss, celui-ci rejoint son père, réfugié en France et qui sera déporté. En 1945, orphelin, il est recueilli par deux femmes près de Perpignan qui lui permettront de survivre.    Devenu Hubert Cavert, il écrit ses mémoires peu avant sa mort, pour permettre à ses enfants de retrouver leurs racines. Il leur retrace l’évolution de sa famille autrichienne au XIXe siècle, depuis le modeste village hongrois jusqu’à la capitale où elle s’embourgeoise, respectant de moins en moins les prescriptions religieuses, mais toujours très patriote. Il s’étend ensuite longuement sur son enfance, la montée du nazisme, sa fuite en France et sa rapide intégration dans son nouveau pays. Une histoire vraie assez émouvante qui ne bascule jamais dans le pathos, ni dans le ressentiment, et permet de saisir la destinée des nombreuses familles juives d’Europe Orientale. (H.V. et M.S.-A.)