La mauvaise pente

WOMERSLEY Chris

Grièvement blessé par balle, Lee reprend conscience dans une chambre de motel sordide. La taulière fait venir à son chevet un client de passage qu’elle pense être médecin. Les premiers soins donnés, le jeune voyou et Wild, son étrange protecteur de fortune, quittent ensemble l’établissement. Commence alors une errance éperdue pour les deux hommes, et pour Josef, le truand lancé sur leurs traces. Sans indices précis sur les lieux, le premier roman de l’écrivain australien, écrit avant Les Affligés (Livre du Mois, NB juin 2012), adopte plusieurs codes du roman noir anglo-saxon : drogue, prison, cavale, vengeance. Le classicisme de l’intrigue ne nuit aucunement à la montée en puissance de la tension. L’écriture moderne et nerveuse convient à ce voyage au bout de la route, sombre et désespéré. Les causes et les péripéties sanglantes de la fuite des trois personnages principaux comptent moins pour l’histoire que les traumatismes anciens et les peurs présentes. L’ambiance de huis clos laisse une place importante aux souvenirs heureux et aux frayeurs de l’enfance, aux rêves libérateurs, aux cauchemars inspirés par la culpabilité. La fin onirique et cruelle est presque insoutenable.