La malédiction d’Edgar.

DUGAIN Marc

Sous forme de mémoires apocryphes de Clyde Tolson, qui fut son adjoint (et son amant), cette biographie romancée d’Edgar Hoover évoque la forte personnalité et les temps majeurs de la carrière de celui qui fut, de 1924 jusqu’à sa mort en 1972, sous huit présidents des États-Unis, le patron redouté du FBI. Détenteur de solides dossiers sur les hommes politiques, aucun président n’osa le révoquer. Hoover se voulut le gardien de la morale patriotique et combattit les complicités réelles ou supposées avec le nazisme puis, surtout, avec le communisme. Tout en admirant le clan Kennedy pour son entregent et sa cohésion, il contrecarra le patriarche Joe, vieillard cynique et lubrique, antisémite et sympathisant d’Hitler, puis John, grand consommateur de femmes avec lesquelles il bavardait trop, et Bob, « Chief Justice » excité, jugé dangereux.

 

Cette évocation historique, façon « Canard enchaîné », apparemment bien documentée, accroche le lecteur par ses connotations psychologiques et son style alerte. C’est le quatrième roman de Marc Dugain, dont le premier, La chambre des officiers (NB octobre 1998, Prix CBPT 2000), fut remarqué.