La loi du Phajaan

CHABAS Jean-François

Dans la famille de Kiet, on est dresseur d’élĂ©phants (mahouts) de pĂšre en fils. À l’ñge de dix ans, Kiet participe Ă  la capture de Sura, son Ă©lĂ©phant, afin de devenir Ă  son tour mahout. Pendant cinq jours il suit le rituel du Phajaan qui consiste Ă  « broyer l’esprit de l’élĂ©phant » afin qu’il obĂ©isse Ă  son maĂźtre. On inflige alors Ă  l’animal de cruelles tortures pour le soumettre. Kiet est incapable de faire souffrir la bĂȘte et cherche par tous les moyens Ă  la libĂ©rer, quitte Ă  ĂȘtre dĂ©shonorĂ© aux yeux de son pĂšre. Le vieil homme raconte ses remords, ce souvenir traumatisant jamais effacĂ© : l’obligation d’assister, de participer Ă  la violence de la capture et Ă  la cruelle mĂ©thode de dressage destinĂ©e Ă  briser l’animal. Tout au long du roman la duretĂ© du pĂšre s’oppose Ă  la sensibilitĂ© du fils qui condamne cette pratique. Ce roman fort et instructif compose un plaidoyer efficace pour la suppression du dressage des animaux sauvages ; aprĂšs sa lecture, on jette un autre regard sur les numĂ©ros de cirque et sur les promenades Ă  dos d’élĂ©phants en ThaĂŻlande. (C.G. et A.T.)