La femme au masque de chair

LEON Donna

Le commissaire Brunetti mĂšne deux enquĂȘtes parallĂšles : une « officieuse », Ă  la demande de son beau-pĂšre, sur les activitĂ©s du riche Maurizio Castaldo qui lui propose un investissement juteux en Chine, et une « officielle », ponctuĂ©e de cadavres, en collaboration avec un major des carabiniers Ă  la recherche d’infiltrations mafieuses dans les transports routiers et le trafic de dĂ©chets. L’aura mystĂ©rieuse dĂ©gagĂ©e par le visage hyperliftĂ© de la jeune Ă©pouse de Castaldo semble motiver davantage le commissaire que les arcanes de la lutte antimafia… Les deux affaires vont bien sĂ»r se croiser. Ils sont toujours lĂ  : les VĂ©nitiens et leurs petits restaurants, les palais, les Ă©glises, les vaporetti, les citations latines, sans oublier la femme du policier, ses enfants, et ses collĂšgues de la Questure, de Patta le fourbe Ă  Elettra la star de l’informatique. L’atmosphĂšre reste l’intĂ©rĂȘt principal de cette dix-huitiĂšme enquĂȘte (La petite fille de ses rĂȘves, NB mai 2011), car l’intrigue, sans vĂ©ritable suspense, marie les passions, l’affairisme et la corruption dans une articulation un peu laborieuse. Pourtant la magie opĂšre toujours, on reste sous le charme.