La danse de l’araignée

ALCOBA Laura

Elle a douze ans, s’installe avec sa mère et une amie de celle-ci, Amalia, à Bagnolet, au sommet d’une tour à la vue plongeante sur Paris. Elle oublie le périphérique et le noeud des échangeurs, admire la capitale ou, plus près, les Mercuriales, des tours jumelles et bleutées, très belles. La dictature leur a fait fuir l’Argentine, laissant le père en prison. Sa correspondance avec son papa soucieux de ses apprentissages, le collège, les amies, la maladie d’Amalia, l’élection de Mitterrand, voilà son quotidien…

 

  Ce récit très court, touchant, écrit à la première personne par Laura Alcoba (Le Bleu des abeilles, NB décembre 2013), doit beaucoup à ses propres souvenirs. Romancière et traductrice, elle a vécu en Argentine jusqu’à l’âge de dix ans, vit aujourd’hui à Paris. Les courts chapitres, au style limpide et élégant, alternent au gré des préoccupations de la jeune narratrice. Le titre évoque la mygale apprivoisée, dont son père lui parle dans ses lettres, qui danse chaque soir au retour de son maître… Les problèmes familiaux vus par cette adolescente sont rendus avec justesse, sensibilité, humour, sans mièvrerie. À savourer sans modération ! (V.A. et S.D.)