La cité des amants perdus.

ASLAM Nadeem

Shamas, vieil immigré pakistanais, vit dans un faubourg de Londres depuis plus de trente ans. Il souffre de la disparition de son frère et de sa compagne en se doutant qu’ils ont été tués au nom des principes religieux archaïques qui régissent la vie de cette petite communauté pakistanaise repliée au coeur d’un monde “blanc”. D’ailleurs, son épouse Kaubab respecte à la lettre les règles de l’islam et ne comprend pas que leurs trois enfants adultes aient choisi une autre voie.

 

En adoptant tour à tour le point de vue de chaque personnage, l’auteur réussit à éviter tout manichéisme et rend ainsi encore plus émouvant le personnage de cette mère écartelée entre ses croyances et son amour pour ses enfants qui la renient violemment. Le père, malgré son scepticisme, a pitié de son épouse et renonce, pour ne pas la blesser, à la femme qu’il aime en secret.

 

Chronique familiale, souffrance de l’exil, dénonciation violente des mariages arrangés, critique virulente de l’aliénation religieuse, fracture entre générations sont autant de thèmes qui se retrouvent dans ce très beau livre foisonnant et tragique.