En vacances avec ses parents dans un camping des Landes, Léonard, adolescent de dix-sept ans, tétanisé, assiste sans intervenir à la mort d’Oscar, étranglé par les cordes d’une balançoire. Il commet alors l’irréparable et enterre le corps. Hanté par des visions macabres, il ne comprend pas son propre geste et attend avec angoisse d’être découvert, repoussant sans cesse des aveux pourtant inéluctables. Dans ce premier roman, Victor Jestin, jeune auteur très prometteur, part d’un accident tragique pour décrire, dans un style percutant et rapide, le mal de vivre d’un adolescent qui ne parvient pas à trouver sa place parmi les jeunes de son âge. Avec comme toile de fond les vacances dans un camping populaire, le contraste est saisissant entre l’ambiance caricaturale de fête permanente et le ressenti d’un jeune homme sensible, mal dans son corps et ses sentiments. La maladresse des premiers émois sentimentaux, la concurrence entre les garçons pour séduire les filles et l’omniprésence de références musicales éclectiques sont évoquées avec une grande sensibilité. Le malaise, qui devient vite oppressant, crée un véritable suspense psychologique, donnant du corps à cette description un peu fastidieuse de journées lentes, vides et douloureuses, passées à attendre que quelque chose finisse par se produire. (A.-M.G. et L.K.)
La chaleur
JESTIN Victor