Des impatientes

PATTIEU Sylvain

Alima-Nadine et Bintou prĂ©parent le bac dans le mĂȘme lycĂ©e d’une banlieue dite « sensible », en Seine-Saint-Denis. Elles se ressemblent : noires, sans pĂšre, Ă©levĂ©es par leur mĂšre
 mais tellement diffĂ©rentes aussi. La premiĂšre, Ă©lĂšve modĂšle, vise Sciences-Po. L’autre a horreur de l’école et vit dans la provocation continuelle. Kevin est leur prof d’histoire. Il dĂ©teste son prĂ©nom ridicule – un prĂ©nom d’élĂšve ! – et dĂ©prime depuis que sa copine l’a quittĂ©. Pourtant c’est un bon prof. Il sera malgrĂ© lui Ă  l’origine du drame qui va tout changer pour les deux filles. Ces « impatientes », fleurs des zones d’ombre, avides de lumiĂšre, sont les figures modernes des « Bonnes femmes » de Chabrol. Pas de vĂ©ritable intrigue. C’est comme dans la vie
 ça ne finit pas forcĂ©ment bien – ou bien ça ne finit pas. Chaque personnage monologue, avec son style propre, souvent longuement. Un narrateur les interrompt pour dresser un portrait trĂšs juste, trĂšs « vĂ©cu », du lycĂ©e et de l’entreprise. Vision Ă©clatĂ©e, rĂ©ussie parfois, d’un monde rude et menacĂ© d’autisme oĂč chacun se focalise sur ses problĂšmes. Un premier roman, non exempt de dĂ©fauts, mais attachant et prometteur.