La Barbe-bleue. D’après Charles Perrault.

DEDIEU Thierry

La trame du conte de Perrault sert de support à une série d’illustrations fortes, traitées avec maestria. Sur les grandes pages de papier épais crème se détachent les silhouettes des protagonistes et de quelques objets essentiels, traitées en papier découpé à la façon de Matisse. Les scènes se déroulent en ombres chinoises dans deux teintes neutres : le bistre et le gris. Seuls tranchent le bleu sombre de la barbe ébouriffée et le rouge du tapis du mariage qui mène au plancher ensanglanté de la chambre interdite où tombe la clé. Les images parfois violentes traduisent la férocité et l’orgueil du héros ; d’autres sont drôles, comme le chatouillis de la jambe de la belle, ou apaisantes, comme le paysage aperçu de la tour. Un art dépouillé, centré sur l’essentiel, susceptible d’être apprécié à tout âge par qui connaît le conte.