Kurt courrier de cabinet

LOE Erlend

Depuis que les hordes sĂ©paratistes de Hellfokk, au nord du pays, ont fait des Ă©mules, la NorvĂšge est prĂšs de la guerre civile. Kurt, conducteur de Fenwick dans le port d’Oslo, promu courrier de cabinet par son patron Gunnar, est chargĂ© d’une pĂ©rilleuse mission : apporter, en territoire occupĂ©, une missive secrĂšte. Le voici donc embarquĂ© dans un dangereux pĂ©riple avec son jeune fils qui, malgrĂ© son interdiction, l’a suivi. Une femme, trĂšs vite, participe Ă  la folle Ă©quipĂ©e. Vers quelle issue ?

SixiĂšme d’une sĂ©rie consacrĂ©e au mĂȘme Kurt, cette Ă©popĂ©e divertissante ne cache pas sa parentĂ© avec Michel Strogoff. Mais Erlend Loe est un Jules Verne loufoque qui invente pour son personnage des situations rocambolesques oĂč dĂ©ployer son Ă©toffe de hĂ©ros d’opĂ©rette. Point trop de psychologie ; les Ă©vĂ©nements seuls mĂšnent le rĂ©cit jusqu’à ses cinq conclusions possibles. Sur le fond sĂ©rieux de la montĂ©e des indĂ©pendantismes, le roman est dĂ©libĂ©rĂ©ment drĂŽle, la langue pittoresque – mĂȘme si on peut se lasser des plaisanteries de potache qui l’émaillent. L’illustration complice de Kim Hiorthoy, entre caricature et dessin d’enfant, mĂ©rite la mĂȘme apprĂ©ciation. Pour les amateurs du genre.