Kong-Kong. Le singe sur le toit

Aujourd’hui, rapporte Abélard dans son journal, on déménage dans une tour. Trimballer une vie d’enfant avec armes, bagages, chevaliers de plomb et leurs montures au 82e étage sans ascenseur (pour cause de panne chronique) n’est pas « cool » du tout. Ce n’est pas le gamin qui viendra dire le contraire quoique, dans son nouveau désert humain, il trouve finalement du bon en la personne d’Héloïse, la rouquine délurée, et de son ami imaginaire : Kong-Kong le gorille mélomane.   Aucune ressemblance n’est ici fortuite. L’énormité du singe contrebalance admirablement la petitesse des enfants ; au fil des pages, on passe, avec Abélard le trouillard, de la peur panique à l’attrait puis à l’attachement. Cette enfilade de scénettes légères et drôles compose une seule et même histoire en 5 chapitres, original tissu d’amitié inattendue sur fond d’apprentissage de maîtrise de soi. Il est aussi question de partage, du bonheur d’être ensemble, d’imagination qui enjolive le quotidien. L’utilisation de techniques superposées et les dialogues dans leur jus servent avec habileté cet opus qui sort de l’ordinaire. (M.-F.L.-G.)