[Kokoro]

ROUX Delphine

Dans une ville du Japon contemporain, un frĂšre et une soeur sont sĂ©parĂ©s depuis longtemps. Koichi, le frĂšre, raconte ses souvenirs d’enfance et d’adolescence, le drame qu’ils ont vĂ©cu lorsque leurs parents sont morts accidentellement. Sa soeur Seki a voyagĂ©, s’est mariĂ©e, et prĂ©sente toutes les apparences de la rĂ©ussite, alors que lui, renfermĂ© et solitaire, vĂ©gĂšte dans une bibliothĂšque. Seul son attachement Ă  une grand-mĂšre aimĂ©e, dĂ©sormais diminuĂ©e et pensionnaire d’une maison de retraite, le sort de sa passivitĂ©. Lorsque Seki se trouve en situation de dĂ©tresse, il se rĂ©veille et part au bord de la mer avec elle
 Songe poĂ©tique vague, intemporel, oĂč se mĂȘlent souvenirs et sensations, ces textes courts, s’ouvrent sur des titres surprenants. Le lecteur est bercĂ© par une sorte de mĂ©lopĂ©e douce, au grĂ© des rĂ©miniscences et des Ă©vocations du rĂ©citant. Humble, comme humiliĂ© dans sa dĂ©gringolade affective et sociale, il perd de plus en plus contact avec la rĂ©alitĂ©, saisi par la dĂ©pression, la sidĂ©ration, l’immobilisme. Il Ă©voque Kokoro, poupĂ©e enfantine simulacre d’amour et de tendresse avec un lyrisme au service d’un passĂ© magnifiĂ©. Un livre bref, artificiel et Ă©vanescent. Assez joli pourtant. (M.Bi. et B.Bo.)