Jours de pluie à Madras.

ALI Samina

Depuis l’époque où son père a quitté l’Inde pour faire fortune en Amérique, la vie de Layla se partage entre deux continents où elle se sent également étrangère. Aussi commence-t-elle par se rebeller contre sa mère lorsque, de retour à Hyderabad, l’été de ses dix-neuf ans, elle doit se plier au rituel du mariage prévu pour elle. Chez les musulmans, la virginité, publiquement établie le lendemain des noces, est sacrée. Malheur à l’épouse qui a fauté ! Or Layla a eu un amant américain et a avorté… Son mari la couvre d’abord, prisonnier lui-même d’une malédiction… Détaillant les étapes initiatiques de la vie d’une jeune femme absorbée par le clan de sa belle-famille, ce premier roman d’une Indo-Américaine décrit, autant qu’il les dénonce, « les rites sacrificiels païens » du mariage tel qu’il se pratique encore. Exorcismes, rituel de cinq jours de noces, sensualité, douleur et deuil : exemplairement romanesque et documentaire, ce parcours d’un jeune couple exotique ne saurait laisser indifférent.