J’existe à peine

QUINT Michel

Alexandre Sénéchal, quarante ans, est artiste forain. Transformiste ventriloque, il met en scène des faits divers. Quand un tragique accident frappe sa troupe, il part retrouver son pays natal, le nord de la France. Son voyage le conduit vers l’abbé Julius, guide de sa jeunesse, qui veut animer les fêtes de Noël avec une crèche vivante. Aidé par deux séduisantes jeunes femmes – Marion, fille d’industriel, et Léonore, architecte –, il monte le spectacle de la crèche et aussi celui d’un hold-up local qui a eu lieu en 1968. Mais Alex ne s’attendait pas aux révélations de Julius… L’auteur (Veuve noire, NB janvier 2014) trace dans un style vif et précis le portrait d’un monde ouvrier complètement sinistré. Cependant une première partie, encombrée de retours en arrière brefs et multiples, aux phrases hachées, aux énumérations foisonnantes, peine à mettre en place l’action ; la seconde, construite chronologiquement et écrite dans un style plus fluide, apporte la résolution des énigmes. Le héros, abandonné dans son enfance, suscite des scènes burlesques et empreintes d’autodérision mais sans toujours emporter l’adhésion du lecteur.