J’enquête

EGLOFF Joël

Il neige. Un homme frigorifié attend qu’on vienne le chercher dans la gare d’une petite ville, en mangeant un oeuf dur. Modeste détective privé, choisi pour son tarif modéré, il a été engagé par le curé et son sacristain pour enquêter sur l’enlèvement de l’Enfant-Jésus de la crèche traditionnelle en plein air. Hôtel miteux, service déplorable, une avance sur frais que le père oublie toujours… Ça commence mal et ça continue de même malgré la méticulosité de ses recherches et sa patience infinie.  Autour d’un narrateur tellement médiocre qu’il en devient agaçant mais presque touchant, Joël Egloff (Libellules, NB mai 2012) construit pas à pas une intrigue insignifiante dont le moindre détail est analysé avec le plus grand sérieux. Le décor quelconque est décrit avec soin. L’humour sous-jacent fait merveille dans la description minutieuse et répétitive des moindres pensées, faits et gestes de cet homme content de lui. Les phrases sont courtes, le style très simple. Malgré tout le talent de l’auteur, le procédé qui amuse au début finit par lasser. (C.-M.M. et V.A.)