Je vais voir, papa.

ROYEN A.

Un jeune homme annonce qu’il quitte la maison familiale. Les raisons de son dĂ©part, il les Ă©crit Ă  son pĂšre qui l’a Ă©levĂ© bourgeoisement et qu’il aime. Il veut tout simplement changer le monde et crie sa rage et sa peine devant l’injustice gĂ©nĂ©ralisĂ©e qu’il constate. Aucune des invitations au rĂ©alisme qu’a pu lui lancer le pĂšre ne le convainc. Trop Ă©pris d’idĂ©al, il s’en va pour tenter quelque chose, prĂȘt Ă  mettre fin Ă  ses jours dans un an s’il ne rĂ©ussit pas.

 

C’est un cri, en mĂȘme temps qu’une analyse lucide, profonde, large et argumentĂ©e de l’état du monde contemporain. Toute personne sensible Ă  l’injustice de ce monde ne peut que se sentir touchĂ©e. Fiction, rĂ©cit ? Impossible de le savoir. TrĂšs â€œĂ©crite”, parfois lassante, truffĂ©e d’allitĂ©rations, de jeux de mots et d’aphorismes, cette lettre s’apparente longtemps Ă  un essai brillant, bien que logorrhĂ©ique, d’un militant alter-mondialiste dissimulant son expĂ©rience sous les traits d’un jeune homme. Mais, dans ses pages ultimes, la situation fils/pĂšre semble authentique, et l’émotion surgit, bouleversant tout parent.