Je t’oublierai tous les jours.

ALEXAKIS Vassilis

Une longue correspondance relie ces deux êtres : lui, à travers ses lettres retrouvées d’adolescent, d’étudiant, d’écrivain et de peintre redécouvre sa propre histoire, l’interprète, y introduit une actualité forcément inconnue d’elle, sa mère et confidente de toujours, disparue il y a douze ans. Sur un ton intimiste, il lui raconte le temps de l’absence où elle est si présente. Cette chronique (entre 1960 et 2005) où événements géopolitiques, vie personnelle écartelée entre la Grèce originelle, vers laquelle il retourne souvent, et Paris librement choisi, sert de cadre à l’analyse psychologique tendre, émouvante, de la personnalité de la mère, du fils, d’autres encore : parentèle aux anecdotes savoureuses, rencontres lors d’innombrables voyages.

 

Chantre des brassages culturels et linguistiques, de l’amour filial (Les Mots Étrangers, NB novembre 2002), l’auteur refait ici l’éloge du métissage et de la mémoire. Le titre résonne comme un paradoxe douloureux. Oublier est une impérieuse nécessité que seule l’évocation quotidienne du souvenir peut exorciser.