Je t’écoute

DE PAOLIS Federica

Correspondant en Chine pour des guides de voyage, Diego arrive à Rome afin de soigner un décollement de la rétine. Son téléphone en panne reçoit toutes les communications des résidents de son immeuble. Au repos forcé avant son opération, il écoute les appels, puis s’intéresse à leurs auteurs, souvent anxieux. Peu à peu, il les identifie et s’attache à certains d’entre eux : Marta est sous chimio, Giulia dangereusement anorexique et Agnese, dont il tombe amoureux, déprimée et passionnée. Or chacune connaît sa soeur Sonia, avec qui il partage l’appartement familial… Le procédé littéraire, ici modernisé, de l’observateur qui prend soin de ne pas se démasquer anime cette intrigue un peu compliquée, où les apparences familiales et les liens affectifs sont détricotés, avant les révélations finales. Après un démarrage un peu long, fait de conversations banales, le récit se lit avec un certain plaisir, grâce au ton léger et empathique, loin du mélodrame et de l’emphase. Décrivant les incertitudes de personnages en rupture, sans économiser les scènes de sexe, Federica de Paolis, spécialiste italienne de cinéma, adopte une écriture naturelle et vivante pour décrire la confusion des sentiments de plusieurs générations.