Je suis sa fille

MINVILLE Benoît

Joan a 17 ans, une mère toujours au loin pour son travail, un père qui vit mal la séparation et veille sur sa fille avec tendresse. Quand il est mis sur la touche par son employeur puis licencié, il s’affole, refuse toute aide et se lance dans un braquage foireux avec un pistolet factice. C’est une vraie balle qui le plonge dans le coma. Joan, au bout du chagrin, se révolte contre l’injustice, une crise qui lamine les êtres – et le patron responsable de cette décision inhumaine. Elle décide de le punir et prend la route de Nice, où il passe ses vacances, avec Hugo, l’ami de toujours, qui a « emprunté » la voiture de son frère.

La crise sévit aussi dans la France profonde, en fête pour le 14 juillet et le Tour de France sur la RN7. Le road movie oscille entre larmes (beaucoup) et rires au gré de rencontres pittoresques : jeunes sans avenir, fans de la petite reine en pélerinage, déboires comiques du frère d’Hugo fou de rage, lancé à sa poursuite. On comprend vite que le copain au grand coeur a choisi le chemin des écoliers pour laisser le temps de la réflexion à Joan qui, au fil de ses souvenirs heureux, retrouve les leçons de vie distillées mine de rien par son papa-poule. La crédibilité de la vengeance y perd, mais dans cette ambiance plus joyeuse que dramatique, on ne s’en plaint pas.