Je ne suis pas Eugénie Grandet

CASSIM Shaïne

Alice accompagne sa soeur à l’exposition Louise Bourgeois : Moi, Eugénie Grandet. Tout un programme ! Pour être à la hauteur, elle a même essayé de lire le roman de Balzac. Car elle aime Anne-Louise, son aînée, impulsive et passionnée, toute aux tensions de sa propre vie : son compagnon monte, non sans difficulté, La Cerisaie de Tchékov. Très vite, Alice se sent mal : la violence des toiles sans doute et ce qu’elles éveillent en elle d’angoisse. Elle refuse le soutien de sa soeur, préférant être seule…

Shaïne Cassim (Deux soeurs en décembre ; Janvier 2007) décrit avec pudeur le mal-être d’une adolescente. Comment se situer auprès d’une aînée excessive, passionnée, comment échapper à son emprise affectueuse ? Comment forcer les êtres proches à abandonner leur carapace ? Comment affronter un échec ? Comment ne pas être Eugénie ? Ces questions jaillissent au gré des péripéties d’une l’action où la vraisemblance compte moins que la vérité de personnages riches des références qui les accompagnent. Le fil de l’intrigue est lâche sans doute ; mais peu importe dans ce roman aussi surprenant qu’attachant.