Je me suis tue

MENEGAUX Mathieu

Claire et Antoine offrent une image enviable de leur quarantaine Ă©panouie. Couple amoureux et ambitieux de la bourgeoisie aisĂ©e, seule l’absence d’enfant – la possible stĂ©rilitĂ© d’Antoine ? – assombrit le tableau. Un soir, Claire est violĂ©e. Pour oublier l’acte Ă©pouvantable, elle dĂ©cide de le taire mĂȘme Ă  son mari. Enceinte, elle accepte ce bonheur familial qui fait d’Antoine un pĂšre rayonnant. Quelques mois aprĂšs la naissance, le doute, le rejet, la haine s’installent. Antoine quitte le foyer. Et la mĂšre, face Ă  cet enfant qui lui rappelle son violeur, bascule dans la folie. Des phrases courtes, sans fioritures, une Ă©conomie de mots, une construction qui implique le lecteur dans cette confession cathartique et sans espĂ©rance nourrissent l’analyse lucide des faits. On accompagne leur enchaĂźnement dĂ©sastreux, et l’ultime et terrible rĂ©vĂ©lation qui mĂšne Ă  la tragĂ©die prĂ©visible. Écrit par un homme, ce premier roman poignant exprime avec force les sentiments d’une femme qui dit sa vĂ©ritĂ© et laisse son entourage dans l’incomprĂ©hension puis subit, sans idĂ©e de rĂ©demption, son implacable destin, prix de son silence.