J’ai tué Schéhérazade : confessions d’une femme arabe en colère

HADDAD Joumana

D’origine libanaise, polyglotte, Joumana Haddad a vécu dans Beyrouth en guerre. Elle a publié des ouvrages de poésie érotique, est co-responsable des pages culturelles du quotidien “An Nahar” et dirige “Jasad”, un journal traitant des arts du corps. Son livre est un coup de pied dans les représentations orientalistes ou préjugés-clichés anti-arabes occidentaux, mais aussi dans l’obscurantisme et l’instant grégaire arabes, responsables de la distorsion de l’image qu’ils donnent de leur propre monde et de la femme en particulier. “…Une autre femme arabe existe…” Libre. Comme elle, Joumana, dont elle nous conte l’histoire.

 

J’ai tué Shéhérazade débute par un fulminant et percutant avant-propos sur les poncifs concernant l’identité arabe. Il se poursuit sous forme de confession autobiographique intimiste. Son but est d’illustrer la singularité de ce que peut aussi être une femme arabe. On retrouve dans ce livre des thèmes et des accents déjà présents dans les écrits féministes occidentaux des années soixante. Mais une extrême féminité assumée, un rejet du “collectif” sous toutes ses formes, un goût de la transgression donne à ce cri de colère et de foi, où le “je” est pléthorique, un ton personnel. Cet authentique, courageux et militant plaidoyer pour la liberté de la femme, ne brûle pourtant pas les atours et les atouts de la féminité.