La frondeuse : Marguerite Durand, patronne de presse et féministe

COQUART Élisabeth

Enfant naturelle, Marguerite Durand est élevée dans un souci de non-conformisme et d’indépendance. Belle, intelligente, spirituelle, mondaine, elle sera successivement actrice, égérie politique et enfin directrice de journal afin de promouvoir ses idées féministes. Sa vie est un roman. Elisabeth Coquart s’intéresse ici à une période antérieure à La France des G.I’s : histoire d’un amour déçu (NB juillet 2003). Dans un récit très vivant, elle donne au lecteur un éclairage original sur cette période agitée de la IIIe République à travers une personnalité hors du commun (elle créa le cimetière des chiens d’Asnières). Son héroïne est mêlée de très près au boulangisme et à l’affaire Dreyfus ; éprise de paix, elle est amie de l’empereur d’Allemagne. Mais sa grande oeuvre, c’est la défense des femmes, et elle utilise La Fronde, son journal exclusivement féminin fondé en 1897, pour réclamer l’égalité salariale, l’accession à l’enseignement et à toutes les professions, le droit de vote… L’auteure s’appuie sur une documentation solide et malgré quelques digressions dans la chronologie livre une biographie passionnante.