Isidore et les autres

Isidore, onze ans, est le dernier d’une fratrie – trois filles et trois garçons, intellectuellement brillantissimes. Il se contente d’une scolarité normale et n’a qu’une amie, anorexique et suicidaire. Son rêve : fuguer, mais pas très loin, ni très longtemps. Tandis que la mère s’occupe avec amour de la nichée dans leur maison provinciale, le père voyage beaucoup à l’étranger : c’est peut-être un espion, en conclut Isidore. Lorsqu’il meurt subitement, la vie continue comme avant. Apparemment…  Écrit d’abord en anglais par une jeune auteure française qui vit aux États-Unis, ce livre fleure bon l’inspiration américaine – on pense à L’Attrape-coeur de Salinger – finesse psychologique, profondeur des sentiments, décontraction et humour. Le personnage d’Isidore est craquant, tout en sensibilité face à une fratrie où le cérébral a pris le pas sur l’équilibre personnel et le goût du bonheur, et que la mort du père a frappée au coeur. Ce roman, plus grave qu’il n’y paraît au premier abord, très joliment écrit et qu’on lit d’une traite, offre des morceaux de bravoure fort drôles et d’une grande humanité. Délicieux, intelligent, émouvant, savoureux, en un mot, épatant.  (L.K. et M.-C.A.)