Images fantômes

HAND Elizabeth

Cassandra a connu à vingt ans une brève notoriété comme photographe d’art dans les milieux punk de New York. Depuis, rien ! À cinquante ans, on lui propose d’aller interviewer l’artiste qui fut sa muse dans ses années fastes, Aphrodite Kamestos, terrée dans une île sauvage du Maine. Elle ne résiste pas. Elle arrive à Paswegan, en novembre, dans la grisaille et le froid. Le contact est difficile avec les rares autochtones qu’elle rencontre, rudes, voire hostiles et peu bavards. À tout le moins énigmatiques.   Bienvenue dans l’atmosphère des contrées reculées du Maine, une Amérique littorale, où le froid, la brume et le lichen campent un décor fantastique anxiogène. Déprimante ou envoûtante, au choix ! L’arrivée de Cass dérange un microcosme de rancoeurs, de peurs, de non-dits autour du secret de ces îlots maudits et de leurs occupants invisibles. Peu importe l’intrigue macabre qui sert de fil rouge au récit, assez convenue jusque dans son outrance. L’héroïne, par contre, imbibée d’alcool et d’autres drogues, suscite l’intérêt. Avec ce personnage aussi agaçant qu’attachant d’artiste ratée, fascinée par la Beauté et les dérives de sa quête, la romancière dévoile les obsessions morbides de créateurs de l’underground new-yorkais, virtuoses de l’argentique. Artistes maudits ou dangereux marginaux ? (C.B et A.M.R)